Le dépistage du cancer

Le dépistage des cancers, qu’il soit individuel ou organisé, permet de détecter au plus tôt et avant l’apparition de sympômes, des lésions précancéreuses ou cancéreuses afin d’éviter un cancer ou de le traiter précocement et augmenter les chances de guérison.

Le dépistage individuel

Sur sollicitation de votre part, et en fonction de votre historique médical personnel et familial, votre médecin traitant peut engager une démarche de dépistage spécifique.

Chez des patients de 50 à 75 ans n’ayant pas d’autre problèmes de santé, toucher rectal et mesure du taux de PSA par prise de sang pour le dépistage du cancer de la prostate.

“ Tout au long de la vie et en dehors de toute maladie grave, il est important de maintenir un bon suivi médical chez le médecin traitant. ”

 

Le dépistage ciblé

Il est limité aux populations à risque avéré : âge avancé, facteurs ethniques (ex. du cancer de la prostate plus fréquent dans certains groupes ethniques), connaissance d’une maladie d’origine familiale ou héréditaire.

Le dépistage organisé

Certains cancers sont l’objet de dispositifs de dépistage de masse, organisés dans un cadre bien défini par les autorités sanitaires. Ces actions de santé publique sont déclenchées à partir de certains critères (ex. : âge) et s’adressent à des populations ne présentant pas de symptômes particuliers. L’objectif étant alors de diagnostiquer au plus tôt pour prendre en charge le malade au plus vite.

Les principales recommandations de dépistage organisé portent sur :

 

Le cancer du col de l’utérus

Frottis cervico-vaginal à partir de 25 ans : après deux frottis normaux à un an d’intervalle, un frottis est recommandé tous les trois ans jusqu’à 65 ans.

Le cancer colorectal

Dépistage organisé par test immunologique (recherche de sang occulte dans les selles) à réaliser soi-même grâce à un kit dédié, chez les patient(e)s âgé(e)s de 50 à 74 ans, tous les deux ans.

En cas de test positif (4% des cas), une coloscopie est proposée afin de confirmer ou non la présence de lésion suspecte.

 

Le cancer du sein

Palpation des seins une fois par an, à partir de 25 ans, par un médecin généraliste, gynécologue, ou sage-femme (même hors grossesse).

Dépistage organisé par mammographie bilatérale, avec double lecture par des radiologues spécialisés, chez les patientes sans symptôme ni facteur de risque individuel, de 50 à 74 ans, tous les deux ans.

Dans 90% des cas, la mammographie est rassurante. Dans 9% des cas, il sera nécessaire d’effectuer d’autres examens (clichés de mammographie supplémentaires, échographie, IRM, ou biopsies) après la première ou la deuxième lecture des clichés radiologiques.

Le cancer cutané

Journée nationale de prévention et de dépistage gratuit des cancers de la peau une fois par an.

 

Diagnostic et annonce

En cas de symptômes évocateurs ou lorsqu’un test de dépistage a donné un résultat positif, différents examens doivent être pratiqués pour confirmer ou infirmer le diagnostic.

Du généraliste au spécialiste

La première étape diagnostique se déroule généralement en consultation chez le médecin traitant. Après l’examen clinique et en cas de suspicion de cancer, le médecin généraliste prescrit les examens appropriés. Si ses doutes sont confirmés, il peut décider d’orienter le patient vers le médecin spécialiste correspondant à la pathologie suspectée.

Le spécialiste lui même aura parfois besoin de nouveaux examens complémentaires :

Analyses biologiques (prises de sang)

Imagerie morphologique (échographie, scanner, IRM), fonctionnelle (TEP-scanner, scintigraphie) ou endoscopiques (coloscopie, gastroscopie, fibroscopie bronchique, endoscopie des voies aériennes supérieures).

La confirmation du diagnostic

Dans tous les cas, le diagnostic doit être confirmé par analyse anatomopathologique. Elle est basée sur l’examen à l’œil nu, à la loupe ou sous microscope de cellules (ex. : cellules issues des frottis pour le dépistage du cancer du col de l’utérus) ou de tissus (par biopsie ou intervention chirurgicale).

L’analyse anatomopathologique permet de confirmer :

Le type de cancer et sa nature
L’atteinte du tissu et les caractéristiques de la tumeur (forme, taille…)
Les caractéristiques ayant un impact sur l’agressivité et le pronostic de la maladie (sensibilité à certaines hormones, présence de mutations et anticipation de réaction au traitement…)

L’annonce du diagnostic

L’annonce d’un cancer reste un moment difficile pour tout patient. Que le diagnostic soit suspecté ou confirmé, l’annonce doit bénéficier de la même attention.

Parce qu’une information mieux vécue et comprise facilite l’adhésion du patient au programme de soins qui lui est proposé, l’annonce est encadrée par la loi (mesure du Plan Cancer) et fait l’objet d’un dispositif particulier permettant au patient de bénéficier :

D’un temps médical d’annonce et de proposition de traitement,
D’un temps soignant de soutien, pour reformuler et ajouter des informations nécessaires pour le patient ou son entourage, et de repérage des besoins afin d’orienter le patient vers d’autres professionnels de santé (assistante sociale, psychologue…)
D’un accès à des structures de soins de support pour aider le patient à tous les moments de la maladie, du diagnostic au traitement,
D’une coordination entre la ville et l’hôpital, afin de maintenir le lien de proximité, et de garantir la sécurité et continuité des soins

Il est important qu’à toutes les étapes de ce dispositif, le patient reçoive des informations adaptées, compréhensibles, et qu’il lui soit laissé les coordonnées de la structure soignante ou d’associations de patients, afin qu’il trouve le soutien nécessaire au moment où il en aura besoin.

 

“ L’annonce du diagnostic fait l’objet d’un dispositif particulier encadré par la loi. ”